« Génial ! J’ai trouvé un colocataire et à nous deux, nous pourrons occuper un 4 ½ pour deux fois moins cher ! »
Vrai dans la théorie mais hélas, peu de colocations connaissent un franc succès, pas plus pour le propriétaire que pour les colocataires eux-mêmes.
Une cohabitation suppose une réelle entente préalable entre les futurs colocataires, et ce, bien avant la signature du bail. Chacun aura SA chambre et donc son intimité c’est vrai, mais les « lois » de la cohabitation doivent aller bien au-delà. Chaque colocataire devra, AVANT la signature du bail, savoir non seulement qui paie quoi, mais aussi qui FAIT quoi et quels sont les droits, devoirs et prérogatives respectifs.
Nombre de colocations échouent rapidement en cours de bail en raison de cette absence d’étude préalable, absence souvent mise de côté car masquée par l’enthousiasme.
Si chaque colocataire est tenu de payer sa part du loyer (en principe la moitié pour deux colocataires), il est important de ne pas oublier les frais d’électricité, de chauffage, d’internet (installation et abonnement) et de téléphone en cas d’installation d’une ligne fixe; frais normalement divisés par le nombre de colocataires. Si l’un d’entre eux apporte des appareils ménagers (TV, robot, cafetière, micro-onde, ordinateur etc.), il est important de déterminer si l’usage par l’autre mérite une compensation et si oui, de combien. II en va de même pour tout ce qui est apporté par l’un et dont l’autre peut bénéficier.
Le contenu du réfrigérateur et des placards réservés à la nourriture est souvent un élément de discorde : octroie-t-on un ou des emplacements déterminés pour chacun (et chacun doit alors respecter sa place et NE PAS TOUCHER à ce que contiennent les autres) ou fait-on bourse commune pour la nourriture ?
La vaisselle, le ménage restent à faire. Qui le fait ? Quand ? Le meilleur est probablement de déterminer les jours de responsabilité de chacun et de s’y tenir.
Qui reçoit qui et quand ? Doit-on imposer ses relations à l’autre ? Doit-on imposer son rythme de vie à l’autre ? Les colocataires aiment-ils le même genre de musique, etc .?
Par ailleurs, toute dégradation de l’appartement occupé incombe à l’ensemble des colocataires qui devront se répartir le coût des éventuelles réparations.
Généralement, les candidats colocataires se présentent presque toujours comme s’entendant à merveille et se connaissant très bien. C’est sans doute ce qu’ils croient sincèrement.
Le propriétaire averti se doit pourtant de les avertir d’un certain nombre de dangers inhérents à la colocation et en conséquence, des précautions qu’ils devraient prendre.
De son côté, le propriétaire doit savoir que les colocataires signant un même bail ont les mêmes droits et obligations qu’un locataire seul. Notamment, la colocation est d’emblée et seulement « conjointe » (chaque colocataire paye sa part), le propriétaire ne peut pas obliger l’un des colocataires à payer pour l’autre en cas de défaillance de ce dernier. Dans ce cas, les colocataires sont considérés comme indépendants et responsables de leur seule part du loyer.
Votre vaisselle en commun, mais vos droits?
Pour parer à cet inconvénient et se couvrir en cas de défaillance ou de départ prématuré d‘un des colocataires, le propriétaire ne doit pas omettre d’écrire spécifiquement une clause spéciale, non mentionnée dans les baux de la Régie du Logement mais parfaitement légale, selon laquelle les colocataires sont SOLIDAIREMENT responsables du paiement de la totalité du loyer.
Un des devoirs du propriétaire est donc, au moment de la signature du bail, de prévenir les futurs colocataires signataires de cette responsabilité encourue les uns envers les autres.
Notre conseil consistera donc à demander à des futurs colocataires de signer, entre eux, une entente sur les conditions de la colocation et au propriétaire, de les prévenir des avantages, des inconvénients et des responsabilités de la colocation envisagée.
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